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PÉTRONE.

qu’il en veut terriblement aux amplifications de rhétorique ; et, de bonne foi, a-t-il grand tort ?

« Non, ajoute-t-il, au temps des Sophocle et des Euripide, dans cette langue nouvelle créée par leur génie, on n’exerçait pas la jeunesse à ces puériles déclamations ; un pédant accroupi dans la poussière des classes n’étouffait point ainsi le talent dans son germe. Homère est né poète ; ni Platon ni Démosthène n’ont fait des amplifications de rhétorique ; la véritable éloquence est une vierge pudique qui ne connaît pas le fard. Nous sommes perdus aujourd’hui dans je ne sais quelle littérature boursouflée et médiocre qui est la honte des lettres romaines. La peinture est aussi dégénérée que la poésie. Malheur aux parents qui ont jeté leurs enfants dans cette éducation puérile ! Ils ont sacrifié à l’ambition même l’espérance ; ils ont fait de ces écoliers les orateurs. Le barreau n’est plus séparé de