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marianna.

sent elle se glisse dans cette paix champêtre comme ferait un voleur. Ainsi elle avance dans la nuit. Pour ne pas traverser le village elle passe le pont de bois qui unit les deux rives, elle s’enfonce dans les vieux arbres qui protègent la maison de son mari contre le bruit des forges. Comme elle s’égarait en de confuses rêveries elle crut apercevoir deux ombres qui s’avançaient vers la maison ; elle s’avança brusquement dans les bois, et comme autrefois les merles effarouchés s’envolèrent à son approche. Au rond-point elle trouva le banc de bois où si souvent elle avait confié à sa sœur les désirs qui l’emportaient vers ce monde inconnu d’où elle revenait dépouillée. À force de marcher au hasard, elle arriva sans y songer à la façade de la maison. La fenêtre de sa chambre était comme autrefois encadrée par les feuilles de la vigne grimpante. Tout à coup elle entendit des voix confuses, elle se cacha derrière un arbre. C’était sa sœur Noémi qui berçait sur ses ge-