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marianna.

noux un joli enfant jaseur, c’étaient son mari et son beau-frère qui revenaient de visiter les ateliers et qu’attendait le repos du soir. La soirée était douce, l’enfant était charmant, le père de famille était heureux, le mari de Marianna était triste et pensif. Ils rentrèrent tous les quatre dans la maison, puis peu à peu les lumières s’éteignirent. L’exilée resta seule sur ce perron sans que nul songeât à lui ouvrir cette porte qui jadis s’ouvrait devant elle avec tant de joie et d’orgueil.

Ainsi elle allait çà et là, de la maison à la Forêt, de la forêt à la rivière limpide, faisant lever tous ces riants souvenirs comme les alouettes dans les blés. Et quand elle eut tout vu, quand elle eut touché toutes choses du regard et de l’âme, quand elle se fut approchée ainsi des tranquilles douceur et de la vie conjugale, son âme se brisa, et elle se dit à elle-même, en regardant la fumée du toit domestique qui s’élevait à travers les nuages blancs : Le bonheur était là.