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d’egmont.

chaux vive ; sur les murs on avait cloué trois à quatre gravures coloriées ; sur une table grossière, qui était au milieu de cette cabane, on voyait plusieurs pots en terre et des assiettes aussi en terre, posées sur une serviette bise, mais tout cela d’une propreté éclatante. Il y avait aussi dans cette chambre, ou plutôt dans cette étable, quatre ou cinq belles vaches de Flandre qui mangeaient au râtelier. L’une d’elles se mit à lécher les mains de la comtesse et à la regarder tendrement lorsqu’elle entra. La comtesse croyait rêver.

Et enfin, tout au bout de la table, que vit-elle ? Elle vit un lit de berger qui était sans rideaux, avec une couverture en laine verte et des draps de toile écrue, et dans ce lit un vieil homme en bonnet de nuit qui dormait profondément. C’était le vidame de Poitiers.

Vous pouvez juger de l’embarras de cette jeune femme : tant d’émotions soudaines l’avaient assaillie ce jour-là ! son père, son mari, cette vieille femme, ce palais si sombre, puis