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d’egmont.

à sa place entre Madame Louise de France et Mme de Parabère. L’une qui a passé sa vie dans les vertus chrétiennes et qui l’a achevée sous la bure de la sœur grise, l’autre qui consacra sa vie aux folles amours ; l’une en retard, par sa croyance, de plus de cinquante ans au moins, l’autre en avance de vingt ans sur Mme de Pompadour. Le 18e siècle, en effet, ce n’est ni la vertu de la sœur grise ni l’abandon de la courtisane ; le 18e siècle, dans son acception la plus naïve et la plus aimable, c’est Mme d’Egmont, cette jeune femme qui aime, qui est aimée, qui se sacrifie à sa naissance, qui pleure un amant en silence, et qui marche d’un pas égal entre la vertu et le vice, dame d’honneur de celle-ci et faisant porter son voile par celle-là.

Cependant l’office des morts commença. Comme il ne s’agissait guère que d’une reine qui était morte, et comme c’était là une de ces douleurs officielles qui n’ont jamais fait couler