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CHAPITRE VII

LES SPÉCULATIONS COMMERCIALES


  1. Comme quoi la spéculation est l’âme du commerce : sa distinction d’avec le jeu, l’agiotage et l’accaparement.
  2. De l’importance des approvisionnements dans l’ordre économique moderne et de la baisse du taux des profits commerciaux.
  3. Des opérations du commerce : les ventes en disponible.
  4. Les magasins généraux et l’usage des warrants.
  5. Des opérations à terme et de leurs avantages pour le commerce et l’industrie.
  6. De l’utilité spéciale des opérations à la baisse.
  7. Origine et développement des marchés à terme.
  8. L’intervention des corporations commerciales dans la fixation des conditions des marchés à terme et dans la détermination des types marchands.
  9. Comment des marchés à terme parfaitement sérieux peuvent se régler seulement par le paiement de différences.
  10. Des modalités diverses dont sont susceptibles les marchés à terme : primes, options, facultés.
  11. Des arbitrages commerciaux.
  12. De l’usage des ventes à terme comme assurances.
  13. Une institution nouvelle : les caisses de liquidation des opérations à terme.
  14. Des moyens pratiques d’assurer la sincérité des cours.
  15. Du jeu ou des marchés fictifs, impossibilité de leur répression.
  16. De l’agiotage.

I. — La spéculation, comme l’indique l’étymologie, consiste à prévoir les chances de gain pour les réaliser et les chances de perte pour les éviter. Elle est l’essence même du commerce, parce que les prix courants des produits variant incessamment selon les temps et les lieux, le commerçant est exposé dans son service d’approvisionnement à subir la dépréciation des marchandises achetées par lui. A la rigueur, le détaillant, dans les états économiques où les consommateurs ne savent pas s’organiser et se défendre, peut leur vendre au prix auquel lui-même a acheté en l’augmentant de son bénéfice, sans les faire profiter des baisses de prix qui se seront produites sur la denrée depuis qu’il l’a achetée[1].[fin page231]

  1. V. sur cette distinction, qui tend de plus en plus à s’effacer, mais qui, dans l’ancien régime, avait son importance (chap. vi, § 4), Arthur Crump, A new departure in the domain of political Economy (London, 1878), p. 15.