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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/358

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des agents de change sur les bases qui subsistent encore aujourd’hui, et la Bourse est allée grandissant au fur et à mesure que les valeurs mobilières se multipliaient. Il y a ici, en effet, action et réaction ; les valeurs mobilières ne sont si recherchées que parce qu’elles trouvent toujours des acquéreurs sur un marché ouvert et impersonnel, comme l’est la Bourse, et que leur propriétaire peut rentrer dans la disposition de son capital au jour qu’il veut. Le taux d’intérêt de ces sortes de placements est, à cause de cet avantage, à sûreté égale, inférieur à celui des prêts hypothécaires. La Bourse a donc eu sa part dans la baisse du taux de l’intérêt, qui est le phénomène économique le plus important de la seconde moitié du dix neuvième siècle (chapitre xiii, § 3).

Au fur et à mesure que la civilisation occidentale s’étend dans des pays nouveaux, des bourses s’y élèvent. L’Inde anglaise en a à Calcutta, à Bombay et à Madras. Les bourses de Hong-Kong et de Shang-Haï sont le centre de transactions importantes sur toutes les valeurs de l’Extrême-Orient et particulièrement sur les emprunts chinois, sur les actions des diverses sociétés industrielles fondées dans l’Indo-Chine.

Les bourses, à l’origine, réunissaient à la fois les négociants proprement dits et les spéculateurs en valeurs mobilières. Encore aujourd’hui la Bourse est, d’après le Code de commerce français, le lieu où doivent s’opérer les transactions sur les métaux précieux et sur le papier de change. Mais, en cela comme en toutes choses, la loi de différenciation des fonctions a fait son œuvre. Les bourses de commerce et les bourses de valeurs sont aujourd’hui partout distinctes. A Paris et à Londres, les affaires sur les métaux précieux et le papier de change se traitent en dehors de la Bourse et sont l’objet d’un commerce spécial. Il faut aller dans les pays où il n’y a pas une circulation monétaire saine (chap. iii, § 10), à Bue­nos-Ayres, par exemple, pour trouver encore ces divers genres de transactions rapprochées matériellement.

Au sens moderne du mot, la Bourse s’entend uniquement