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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/63

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comme the Guardian, the Marine and generat et the Gresham, à entrer dans cette voie[1].

En France, tout est encore à faire. Mais le développement que peut prendre cette forme de l’épargne dans les sociétés modernes sous la seule action de l’initiative privée et de l’association, devait être mis en lumière[2].

XIII. — Parmi les classes qui constituent de nouveaux capitaux et s’acheminent ainsi vers la richesse d’un pas plus ou moins rapide, les plus nombreuses sont peut-être celles qui rendent des services non industriels, depuis les gens de loi et les médecins jusqu’aux domestiques.

Les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les vrais producteurs en un mot supportent toutes les chances des entreprises, et, si quelques-uns font des fortunes, beaucoup ne réussissent pas et dissipent en salaires les capitaux qu’ils avaient au début de leurs entreprises (chap. ii § 5).

Au contraire, les médecins et les hommes de loi à qui ils ont recours, les littérateurs et les artistes qu’ils subventionnent sont généralement indifférents aux saisons plus ou moins favorables, aux prix plus ou moins élevés des marchandises. Ils n’en ressentent le contrecoup que de loin et ne voient leurs profits diminuer que quand la dépression des affaires est très accentuée. Ceux d’entre eux qui ont un talent suffisant ont à toutes les époques fait de grosses fortunes. L’antiquité nous a laissé le souvenir des richesses accumulées par des médecins, des rhéteurs, des acteurs célèbres. Au moyen âge, quand la jurisprudence et la médecine ne furent plus exclusivement exercées par des clercs, les hommes de loi gagnèrent

  1. Working class insurance, by T. Mackay (London, 1890, Stanford), et the Friendly societies movement and affiliated Orders by J. Frome Wilkinson (London, 1888, Longmans).
  2. Si l’on veut essayer d’apprécier l’importance de la capitalisation nationale, il faut faire, à propos des compagnies d’assurances, une observation qui s’applique aussi aux banques, aux sociétés de crédit foncier, etc. Ces compagnies font fructifier les fonds provenant des primes en achetant des valeurs mobilières, en faisant des prêts fonciers que la statistique cherche à évaluer et qu’elle pourrait être tentée d’ajouter au montant des primes encaissées par elles. Il n’y a là cependant qu’une seule épargne, qu’une seule capitalisation.