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Page:Jannet - Le capital, la spéculation et la finance au XIXe siècle, 1892.djvu/67

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CHAPITRE II

LA PRODUCTION CAPITALISTIQUE DANS L’INDUSTRIE ET LE COMMERCE MODERNES


  1. Les grandes fortunes d’autrefois et les fortunes industrielles modernes.
  2. La création de la richesse par l’invention scientifique et par la capacité économique.
  3. Le contrat d’entreprise et son développement.
  4. Le rôle croissant de l’outillage et du capital dans l’industrie.
  5. La genèse de la formation du capital selon Karl Marx et la réalité des faits.
  6. Le capital circulant ou l’argent.
  7. Le développement contemporain du commerce et de l’industrie par l’emploi du crédit.

I. — Dans les anciennes sociétés, les grandes fortunes avaient en réalité bien plus d’importance, eu égard à la masse de la richesse nationale, que celles d’aujourd’hui. Pour reprendre la comparaison du chapitre précédent, la pyramide était d’autant plus aiguë que sa base était moins large.

Au temps des Césars, sept propriétaires se partageaient la province d’Afrique. Trois siècles plus tard, en Gaule, au temps de Sidoine Apollinaire et de saint Avit, un petit nombre de patriciens possédaient d’immenses étendues territoriales et pouvaient lever de véritables corps de troupes sur leurs terres.

Si nous franchissons le moyen âge, nous voyons, au xve et au xvie siècle, des fortunes féodales, en petit nombre d’ailleurs, qui déployaient un luxe dépassant de beaucoup celui de nos financiers. Le camp du drap d’or est resté légendaire. Leber a montré que les objets de luxe, comparativement aux choses nécessaires à la vie, coûtaient beaucoup plus à cette époque que de nos jours et que par conséquent les dépenses de la vie somptuaire pour ceux