Aller au contenu

Page:Jarry - Almanach du Père Ubu illustré, 1899.djvu/63

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Père Ubu. — Mais sens est masculin, Monsieur notre ami.

Le Fourneau. — Comme décence, vous avez raison, Père Ubu… — Vous aimez beaucoup la poésie ?

Père Ubu. — Je vous crois. Écoutez :

Descendent les grands vaisseaux le fleuve vers l’infini.

Le Fourneau. — De qui est ce beau vers ?

Père Ubu. —

C’est, je crois, de la Zouze ou Source qu’on le nomme.

C’est de M. Robert de Souza.

Le Fourneau. — Comme Molière disait, ce jeune poète découvert aux matinées de l’Odéon de l’an passé.

Père Ubu. — M. Ginisty a trouvé cela trop beau, il l’a supprimé.

Le Fourneau. — Qui c’est, M. Ginisty ?

Père Ubu. — Il est comme le scorpion dans son nid, et le rasoir dans son étui, on ne le voit que rarement. Ainsi il dirige l’Odéon.