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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/124

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LES MINUTES

mélodieux comme le roucoulement de ce cou, ou le crapaud flûtiste qui tourne au gré de ma plume de fer et de mon front de marbre blanc, ces pages de ses mains fidèles servantes, de ses mains blanches pareilles à des étoiles de mer à cinq branches.

Crapaud à la peau séraphique, ouvre ton ventre gileté de blanc, offre le noir interne de ton ventre au bec inassouvi de ma plume de fer. Abreuve de ta substance ma plume de fer, crapaud bon serviteur, pour que j’épanche un récit de mon front, utile à ceux qui le liront.

Tous les jours, enlacés amis, nous marchions laissant passer l’heure coulant des sabliers, géantes fourmis, momies debout sur notre route. Et les caresses de ses mains sur ma peau blanche de satin laissaient se convulser les serpents verts des spasmes. Moi qui aurais voulu être assez affreux pour faire avorter les femmes dans la rue ou mettre au monde des enfants soudés par le front, je ne maudis point ma beauté, mettant à mes genoux l’éphèbe prosterné, et ce jour, crapaud bon serviteur, je te tolérai un rival.

Et tous ces plaisirs n’étaient pas avant le jour où sur mes pas la mort s’assit à son chevet le gar-