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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/133

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DE SABLE MÉMORIAL

d’ivoire vert sous un larynx — qui n’existe pas, dur comme une pomme de pin ; — il ne la retourne point d’un seul bras, la robe rigide en l’air comme une hache. « Fais-la donc taire, crie-t-il à la porte de chêne, ou je Te la rends étranglée. »

Aster lui ficelle le bras droit avec la jambe droite, le bras gauche avec la jambe gauche, et pose comme un soldat de plomb, sur les dalles luisantes, l’X de l’araignée tétrapode.


« Ma sœur, s’écrie Aster soudain, romps de l’essor de tes radius les fils de fer galvanisés qui chevauchent tes membres entre-croisés, comme une jaune palissade au bord d’un jardin vert. Car si tu ne te détaches pas, comment viendras-tu m’annoncer ce qui se passe dans la chambre des rideaux ? Je sais que mon trisaïeul est mort, car c’est sa chambre. Et voici un baquet de zinc, où j’ai versé l’huile bouillonnante de Saint Jean, qui flambe devant la fenêtre, et les morceaux de zinc volent aux rideaux comme les bulles d’air du fond d’un seau. Peut-être n’est-ce là qu’un volètement loin de l’éventail de l’électricité. Car nous sentons des commotions terribles dans nos mains jointes. Et