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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/221

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CÉSAR-ANTECHRIST

D’abord, nous allons faire le chapitre des finances, ensuite nous parlerons d’un petit système que j’ai imaginé pour faire venir le beau temps et conjurer la pluie.

Un Conseiller. — Fort bien, Monsieur Ubu.

Mère Ubu. — Quel sot homme !

Ubu. — Madame de ma merdre, garde à vous, car je ne souffrirai pas vos sottises. Je vous disais donc, Messieurs, que les finances vont passablement. Un nombre considérable de chiens à bas de laine se répard chaque matin dans les rues et les Salopins fom merveille. De tous côtés on ne voit que des matons brûlées et des gens pliant sous le poids de nos phynances.

Le Conseiller. — Et les nouveaux impôts, Monsieur Ubu, vont-ils bien ?

Mère Ubu. — Point du tout. L’impôt sur les mariages n’a encore produit que 11 sous, et encore le Père Ubu poursuit les gens partout pour les forcer à se marier.

Ubu. — Sabre à finances, Corne de ma gidouille, Madame la financière. — (Un Messager entre.)

Allons bon, qu’a-t —il encore celui-là ? Va-t’en,