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Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/259

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CÉSAR-ANTECHRIST


Scène VIII

César-Antechrist, la Sainte Trinité, Énoch et Élie.

Dieu le Père (dans les branches de la croix de gauche. Sommet trop faible du polygone dynamique, La Sphinge disparaît). — Écoutez-le : comme il y a dix-huit siècles, c’est encore aujourd’hui mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.

Le Christ (sur l’olivier de gauche, évoqué par contraire, miroir, ou reflet). — Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous laissé ? Prométhée cloué, le vautour du Saint-Esprit.

L’Oiseau (lui arrachant les yeux). — Que la lumière soit — Une !

César-Antechrist. — Je ne plains point ton supplice, éternel isolé pour avoir prêché de s’aimer les uns les autres. Je suis resté volontairement seul sur un rocher escarpé, sans distraction et sans lumière que les yeux subictériques de mes vautours, et c’est pour cela que ce qui m’égale presque car l’adéquation parfaite est impossible, monte jusqu’à moi. Je connais ton supplice, j’ai eu la