Aller au contenu

Page:Jarry - Les Minutes de sable mémorial, 1932.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
254
CÉSAR-ANTECHRIST

force de l’endurer et surtout d’en sortir, car je ne suis pas station ni statique, mais dynamique, et semblable au dragon qui de sa queue entraîne la troisième partie des étoiles, je fais choir à ma suite tout ce qui, n’étant pas impur ni ordure, est digne de ma pourpre, et les obstacles, flottant au vent derrière moi, me sont un vêtement de gloire.

Dieu le Père. — Écoutez-le : c’est ici mon fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances.

(Silence. Le Hibou ricane et s’envole, comme semble-t-il effrayé par des pas plus nouveaux.)

César-Antechrist. — Pourquoi ricanes-tu, Oiseau ? Tu t’envoles, comme semble-t-il effrayé par des pas plus nouveaux. Serais-je à l’une des trois dernières stations de mon rôle agi, et l’antépénultième trompe de mes hérauts viendrait-elle sonner ? Mais tu planes, et tu attires de tes ailes comme par delà l’horizon un autre oiseau ton serviteur quoique d’envergure plus immense, comme le petit poisson remore les grandes naufs. Ha ! tu resplendis dans la lumière… le Rock advole.

(Le Saint Esprit plane illuminé. Le Christ