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DE SABLE MÉMORIAL


Dais
d’un ciel de cendre finlandais
où vont se perdant loin les mornes berges,
n’obscurcis plus, blêmes fanaux,
nos
cierges.

Nef
dont l’avant tombe à pic et bref,
abats tes mâts, tes voiles, noires trames ;
glisse sur les flots marcescents
sans
rames.

Puis
dans l’air froid comme un fond de puits
l’orgue nous berçant ouate sa fanfare.
Le vitrail nous montre, écusson,
son
phare.

Clair,
un vol d’esprits flotte dans l’air :
corps aériens transparents, blancs linges,
inquiétants regards dardés
des
sphinges.