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Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/205

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SPÉCULATIONS

ont antérieurement assassiné, cela a suffi pour qu’ils aient déjà été mis à mort.

Cette hypothèse démente est d’ailleurs aussitôt écartée, si nous nous en référons à l’opinion de M. E. Ménegoz, l’honorable doyen de la Faculté de Théologie protestante de Paris :

Or, cette application [de la rigueur et de l’indulgence] me semble exiger une distinction capitale (sic) : celle entre les assassins de profession, dont le métier est de tuer pour vivre, qui guettent le passant au coin d’une rue, pour l’assommer et le dépouiller, et les assassins d’occasion, qui, mus par un sentiment de haine, de vengeance, de jalousie, d’envie, d’amour-propre, d’intérêt, tuent un homme et ne feraient autrement de mal à personne.
Pour ces derniers j’abolirais la peine de mort. Quant aux bandits, qui infestent surtout nos grandes villes, je les enverrais tous à l’échafaud, après la première attaque nocturne, sans attendre la récidive. Je ne vois que ce procédé pour mettre la société à l’abri de ces bêtes féroces. C’est à la fois une affaire de justice et de préservation sociale.

On a bien lu : sans attendre la récidive. Si donc, M. Ménegoz ne laisse à MM. les assassins la possibilité que d’un seul meurtre, et si ceux-ci commencent, c’est-à-dire n’assassinent pas, ce ne sont plus des assassins du tout, ou tout au moins à eux s’appliquera fort exactement la