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Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/217

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SPÉCULATIONS

militaire. Tout soldat connaît ces cibles blanches, coupées d’une croix noire, où il s’est exercé à ses premiers tirs. Sur les voies ferrées, l’apparition de ces disques carrés commande l’arrêt des trains, afin de ne point troubler le tir. Il est sans attrait d’ouvrir le feu sur des cibles analogues, mais d’un modèle plus réduit, dont se plaisent à parsemer la campagne des géomètres arpenteurs. Leur percussion n’est suivie d’aucun curieux effet.

Il peut paraître étrange qu’à la guerre les médecins et ambulanciers portent sur leur personne ces mêmes cibles, plus voyantes encore, la croix étant rouge. Mais on remarquera qu’à l’inverse des anciens croisés, et depuis le perfectionnement des armes à feu, ils la disposent prudemment sur une partie non vitale, le plus souvent le bras. De plus industrieux détournent de leur corps l’attention de l’ennemi, en fixant la croix-cible sur quelque objet inanimé, tel qu’une voiture chargée de malades. De tout à fait subtils enfin, par une ruse renouvelée des sauvages de l’Amérique du Nord, incitent le tir adverse à se perdre dans les airs en suspendant l’emblème visé au bout d’un long bâton.

L’OBÉISSANCE ACTIVE

Toute personne ayant tant soit peu fréquenté aux maisons publiques revêtue, afin de s’en fa-