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SPÉCULATIONS

de certains sons de clairon, compréhensibles aux seuls initiés. De là des hécatombes d’innocents promeneurs, entraînés vers cette musique militaire par une attraction bien naturelle. Le tir le long des voies ferrées, au contraire, présente cet avantage qu’il a lieu dans un espace enclos de barrières, et que les stands y sont établis suivant de magnifiques lignes droites.

Les cibles y abondent. On connaît ces disques, peints de couleurs visibles de loin et disposés de telle sorte qu’au moindre attouchement ils se hérissent de protubérances compliquées, à l’instar de la statue de Chappe, ou métamorphosent soudain leur aspect, ainsi que, dans les tirs forains, une porte, percutée au centre, s’ouvre à deux battants pour laisser glisser sur des rails une poupée offrant entre ses bras un paquet de biscuits. De même, il n’est pas rare qu’un tireur plaçant sa balle, comme disent les militaires, « à un point », il n’est pas rare que les alentours de la cible s’animent comme la mécanique des horloges suisses : ainsi, il se peut qu’il passe un train. La balle « à deux points » est récompensée d’un déraillement, et en outre, sur la manche du vainqueur on brode un cor de chasse.

On distingue deux sortes de ces cibles ou disques : le disque rond ou disque proprement dit, et le disque carré.

Le disque carré est l’ancien modèle courant