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Page:Jarry Faustroll 1911.djvu/220

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SPÉCULATIONS

ordres supérieurs ; tout au moins de prendre le loisir d’une réflexion mûre, le temps de consulter sa conscience. D’autres ajoutent : si un militaire professionnel, un officier de carrière, ou, pour tout dire, dans le sens immaculé du mot, un « incivil » désobéit à certains ordres qui ne lui agréent point, à plus forte raison le soldat involontaire, extirpé du civil, peut refuser de faire feu sur ses camarades grévistes, etc…

Avant tout, admirons cette candeur, semblable à celle du lys, qui est le centre du drapeau français. En second lieu, répondons : le simple soldat n’obéit qu’à une conscience de civil, ce qui est absurde, le militaire qu’il est devenu le décivilisant. Mais l’officier supérieur qui obéit à sa conscience obéit à quelque chose de supérieur — et d’officier : il obéit donc à un officier supérieur… De plus, désobéissant à un ordre, choisi entre tous, il affirme, par ce choix, qu’un seul ordre entre ces tous ne le réjouit pas de tous points, et qu’il s’empresse à l’exécution du bloc des autres avec une trépidation jubilatoire.

Si d’aucuns disent : « Deux poids et deux mesures », nous observerons : ce lieutenant-colonel était bien surchargé de cinq mesures… ou galons. Et s’il eût été général… les étoiles, alors, ça se perd plus haut que les nuages.

Rappelons incidemment, sans faire allusion à l’Affaire, le code militaire, supérieurement