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SPÉCULATIONS

au Nord, quand il fait chaud, pour être au frais.

Il y a des esprits exagérés qui vont au pôle — mais pas trop près, de peur de geler, pas plus qu’on ne va, de peur de cuisson, trop près d’un poêle. Mais voilà : ils voudraient ne passer en ces latitudes à sorbet et à scorbut que juillet et août, et il faut deux ans pour le voyage.

Il y a des gens du monde — c’est-à-dire qui se déplacent, suivant la saison, pour rester dans le « monde » habitable — qui vont à la Côte d’Azur.

Étrange aberration visuelle : la Côte d’Azur est verte, verte comme la plus pure absinthe, la Grande Verte.

C’est un tapis.

De petits chevaux, ou des petits chevaux, pâturent, trop petits pour servir au transport des personnes ; ils donnent seulement le signal du retour (ce pourquoi on dit de leurs écuyers : cheval de retour) : quand ces microscopiques coursiers ont mangé, le voyageur, décavé, revient à Paris se remettre au vert.



Cercle vicieux :

Le Président n’obéit point à la température, mais à la pesanteur.

Il oscille, tel un pendule, de ci et de là avec Paris pour centre.