Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/108

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provenance et qui m’ont dit au cours de l’examen, pour s’assurer ma bienveillance, qu’ils avaient le prix de philosophie dans deux des établissements religieux les plus connus de la région.

Ce ne sont pas des griefs d’ordre politique que l’on peut élever contre le livret scolaire, mais bien quelques objections d’ordre pédagogique. Il est évident que les notes données aux élèves et les places obtenues par eux auront une valeur variable aux yeux des examinateurs selon la force d’enseignement des divers établissements, qu’ils soient publics ou privés. Cette appréciation exigera certainement beaucoup de tact ; mais la chose n’est point impossible, car la valeur générale des copies dans chaque établissement fournira un contrôle et une mesure pour les notes individuelles. Il y aura là pour tous les établissements d’instruction un stimulant nouveau ; chacun d’eux sera intéressé, pour ses candidats, à avoir le coefficient moral le plus élevé.

Il doit être bien entendu d’ailleurs que, en aucun cas, le livret scolaire ne pourra être un obstacle pour les jeunes gens. Lorsque le ministre proposait d’évaluer ce livret scolaire par une note pouvant varier de zéro à sept, il établissait par là même, de façon péremptoire, que ce qui pouvait arriver de pis à un livret mauvais, c’était de ne pas compter du tout. Le livret ne pouvait jamais avoir une valeur négative. Un