Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/107

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plus maître de son propre enseignement : certains conservateurs, sous couleur de liberté, refusent de soumettre les établissements privés à certains règlements d’équité établis par l’État et prétendent asservir l’État aux convenances des établissements privés.

D’ailleurs, il faut un étrange excès de mauvaise foi pour contester l’excès d’impartialité des juges universitaires. M. de Cassagnac va jusqu’à dire que les prêtres ou les religieux qui passent leurs examens sont obligés de se déguiser en civils ; il n’a qu’à demander aux abbés et aux prêtres qui passent en robe devant nos Facultés s’ils ne rencontrent pas toujours auprès de leurs juges l’équité et même, si j’ose dire, une recherche de courtoisie.

Si les examinateurs voulaient favoriser les élèves de l’État au détriment des autres, ils n’auraient nul besoin du livret scolaire ; rien ne leur est plus facile que d’avoir par académie la liste des candidats appartenant aux lycées et collèges de l’État. Passe encore pour l’Autorité, qui ne regarde jamais aux questions et se contente de gros mots ; mais le Soleil, qui connaît l’Université et qui se pique de modération, est inexcusable. Il s’est rencontré ceci : c’est qu’aux derniers examens du baccalauréat, à Toulouse, ce sont les élèves des établissements religieux qui ont mis spontanément en pratique, à leur profit, le livret scolaire ; il y a deux candidats dont j’ignorais absolument la