Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

réalité, de la démocratie elle-même, du peuple lui-même.

D’abord, il ne saurait être indifférent de reprendre et de réaliser sur un point le programme de la Révolution française. La Révolution française, dans toutes les directions, n’a abouti qu’à moitié ou pas même à moitié ; le programme fiscal de la Constituante a été abandonné ; le programme social de la Convention l’a été aussi ; et ce sera rétablir la marche de la Révolution en tous sens que de reprendre son programme dans la question vitale de l’enseignement.

De plus, l’existence en province de grands centres intellectuels, qui seront en même temps, par la force des choses, de grands centres politiques, sera une garantie très forte pour la liberté. Quand il y aura, en province, plusieurs capitales intellectuelles et politiques secondaires, on n’aura plus à craindre qu’une erreur de Paris puisse livrer la liberté. Et, alors, on ne pourra plus s’autoriser des entraînements possibles de la démocratie pour comprimer son essor par la politique restrictive et négative que quelques-uns voudraient faire prévaloir.

Enfin, pour parler net, il n’y a plus dans notre pays qu’une force qui puisse arrêter la marche de la République et de la démocratie sociale : c’est la force cléricale. Or, une des choses qui font la force du parti