Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/236

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certains détails caractéristiques qu’il faut faire connaître. Le bureau qui présidait cette réunion avait été formé par la réunion elle-même, dans laquelle se trouvaient aux prises des partis très opposés : il y avait le parti socialiste, le parti qu’on appelle opportuniste et le parti clérical. Ces trois partis, voulant que la réunion publique fût contradictoire et qu’une absolue liberté fût donnée à chacun d’eux, constituèrent un bureau éclectique. On donna la présidence à un professeur qui était connu, — je ne le nie pas et il m’en voudrait de le nier, — oui, il était connu pour ses sympathies à l’idée socialiste. Puis, on choisit deux assesseurs, l’un opportuniste militant de la ville, l’autre vicaire de la paroisse.

Vous avez frappé le professeur, accumulé contre lui des enquêtes ; vous l’avez envoyé professer ailleurs. Je vous demande maintenant quelles sont les mesures que vous avez commencé à prendre à l’égard du vicaire. — Vous ne le savez même pas. Je m’en félicite pour lui, ou plutôt, non ! Il ne risquait rien, et voilà pourquoi je n’ai aucun scrupule à en parler à cette tribune.

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Donc, vous n’aviez aucune raison pour frapper cet homme, et la question qui se pose en ce moment est celle-ci : toutes vos mesures disciplinaires, toutes les