Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/275

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que l’enseignement public croira nécessaire de prendre dans l’intérêt même de l’enseignement de tous. Comment ! s’il est utile, s’il est sage de décider que les facultés diverses pourront assouplir la rigueur uniforme des programmes ; s’il est sage de décider qu’à côté de la partie fixe, immuable des programmes, qui s’étendra sur toute l’étendue du territoire, il y aura une certaine diversité de matières à option dans les facultés, l’enseignement public ne pourra plus le faire sous prétexte que, dans les hypothèses factices que vous soulevez, cela pourra gêner telle ou telle partie de votre enseignement ! Mais ne voyez-vous pas que c’est toujours la même tactique et que, sous prétexte de liberté, vous venez ici subordonner la marche de l’enseignement national à vos propres et exclusives convenances ?

Messieurs, je ne m’arrêterai pas — ce n’est pas le moment — à répondre aux observations que l’honorable M. de Lanjuinais avait présentées avant l’honorable M. d’Hulst. Il n’avait point parlé, lui, au point de vue catholique ; il avait parlé, si je puis dire, au point de vue conservateur. Constatant le péril que faisait courir à l’ordre social présent le nombre croissant d’hommes instruits, l’honorable M. de Lanjuinais développa ici la théorie des déclassés ; il parla de ce péril que les déclassés font courir à l’ordre social. Il me rappelait les paroles que M. Thiers prononçait à une