Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/282

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faisait subir de nouveau du premier douzième, que, pendant mes quatre ans de législature, j’avais été considéré comme démissionnaire. J’ai protesté contre cette mesure qui, d’ailleurs, a été maintenue, et je disais : « Si l’Université a pu me considérer strictement pendant mes quatre ans comme démissionnaire, l’autorité militaire pouvait mettre la main sur moi. » Et l’administration de l’enseignement et le ministre de l’instruction publique m’ont répondu : « Vous ne pouvez pas alléguer une semblable hypothèse, car elle est absolument inadmissible. »

C’est cette hypothèse inadmissible et presque scandaleuse que l’Université a laissée se réaliser contre M.Mirman et contre tous les maîtres de l’enseignement public qui seront dans les mêmes conditions que lui.

Un dernier mot sur la façon arbitraire dont est exercée ce que j’appellerai la discipline gouvernementale à l’égard des membres de l’enseignement. Je veux rappeler, et je n’y insisterai pas, que dans notre région toulousaine, à Albi, à Toulouse, des professeurs, MM. Marty, Chiffre, Laffitte, avaient été frappés par le prédécesseur de l’honorable M. Poincaré pour avoir manqué à ce que l’on considérait comme les convenances dans l’exercice d’un mandat électif. Et l’honorable M. Leygues alléguait alors, pour justifier sa mesure, que les professeurs ne pouvaient pas se mêler de trop près à des