Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/425

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comme si l’on avait jamais pu sérieusement et honnêtement nous prêter une autre pensée. (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.) — Et alors, de ce point de vue où nous sommes placés, nous venons vous dire que l’organisation présente de la force défensive de la France ne répond pas aux nécessités actuelles ; nous venons vous dire, nous emparant des déclarations faites par les orateurs de la droite et des déclarations plus graves faites par le rapporteur lui-même du budget de la guerre[1], qu’en ce moment vos institutions militaires subissent une crise profonde. Pourquoi ? Parce qu’elles sont dominées par deux grands faits contradictoires que j’indique d’un mot. D’une part, la proportion de l’armée encasernée à l’effectif total de l’armée va sans cesse en décroissant, et, d’autre part, par une sorte de superstition, par une sorte de survivance étrange d’une conception surannée, c’est sur cette partie de l’armée encasernée, qui est aujourd’hui la moindre, que vous concentrez votre principal effort de dépenses budgétaires et d’organisation, laissant sans organisation suffisante, sans cadres suffisamment puissants, cette grande armée des réserves, qui est, aujourd’hui, la partie maîtresse de l’armée nationale. (Applaudissements à l’extrême gauche.)

  1. Le rapporteur du budget de la guerre était M. Jules Roche.