Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/427

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n’occupe plus qu’un douzième ou un quatorzième à peine de la durée totale du service, et, comme M. Cavaignac le remarquait — et M. Raiberti aussi, — ce n’est pas seulement la proportion de la durée qui change, c’est la proportion dans la quantité des effectifs. Sur les 3 millions de combattants que la France devrait mettre en ligne au jour du péril, il n’y en a que 400 ou 500,000 dans la caserne, c’est-à-dire le sixième à peine de notre armée ; et ces réserves ne sont plus une force tout à fait fictive et tout à fait nominale : vous avez la prétention, par elles, comme M. Raiberti l’expliquait si bien l’autre jour, de créer des unités nouvelles ; ce mouvement ne s’arrêtera pas, et vous allez être obligés, quoi qu’on en ait dit tout à l’heure et malgré les réserves faites par M. le ministre de la guerre, vous allez être obligés de suivre l’exemple de l’Allemagne en instituant le service maximum de deux ans.

Ah ! je sais bien qu’on allègue que nous ne sommes pas, à cet égard, dans les mêmes conditions que l’Allemagne, puisqu’elle n’a réalisé le service de deux ans que pour pouvoir saisir une partie de l’effectif qu’elle ne saisissait pas encore, et que notre contingent, plus réduit, est déjà saisi tout entier. Mais d’abord, prenez-y garde, il n’y a là peut-être qu’une apparence : même avec une population stationnaire, il faut espérer que notre contingent d’hommes valides ira croissant,