Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/433

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nent, familier, qu’il y a derrière les premiers bataillons une immense réserve de forces défensives que les premiers échecs n’entameraient pas, qui ne serait jamais épuisée, et qui finirait par lasser la patience et l’obstination de l’envahisseur. (Applaudissements à l’extrême gauche.)


Et alors, je vous demande, puisque en fait, au point de vue numérique, au point de vue de la force de combat, l’axe de votre armée s’est déplacé peu à peu, puisque ce qu’on appelait l’armée active est devenu ce qu’on appelle la réserve, puisque cette réserve, tout à la fois sédentaire et mobilisable, est maintenant votre véritable armée active, pourquoi ne pas porter hors de la caserne votre principal effort de dépense et d’organisation militaire ? Et pour cela, d’abord, sans entrer dans des détails prématurés, il faut renoncer à cet esprit de défiance envers la démocratie et la nation elle-même, qui a fait repousser par le Sénat le système du recrutement régional. Oui ! c’est une chose étrange ! Au moment où l’on dit que tout doit être subordonné à la défense du pays, au moment où l’on va retirer à de grandes catégories de travailleurs le droit commun dont ils jouissaient, sous prétexte de défense nationale, que fait-on ? On diminue, de l’aveu de tous, la rapidité de la mobilisation, pour ne pas laisser l’armée en contact immédiat avec la population ouvrière. Eh bien,