Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/436

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beaucoup par délégation et par procuration ; elles ont des journaux puissants et répandus, violemment rétrogrades, qui attaquent toute l’œuvre faite par la République depuis vingt ans, et qui n’ont pas assez de défis, assez d’insolences, assez d’ironie pour ces politiciens, faiseurs de lois, qui veulent se mêler des choses de l’armée… (Applaudissements à l’extrême gauche et sur divers bancs à gauche)… qui raillent ou qui attaquent tout ce que vous avez fait et affirmé dans le sens de la démocratie, et la réduction du service militaire, et l’égalité au moins partielle de ce service, — et qui vous disent que jamais on n’aura d’armée si on ne refait de fond en comble, par une éducation chrétienne nouvelle, l’âme de la nation. Ce sont ces mêmes organes si répandus et violemment rétrogrades qui, lors de l’incorporation d’un député, applaudissaient avec joie à cette première mainmise de l’autorité militaire sur la représentation nationale. Ces coteries ont leurs journaux ; elles ont aussi leurs orateurs qui viennent ici même, — et je les en loue, il faut toujours dire toute sa pensée, — non pas pour attaquer de front la République : c’est fini, cela, mais pour insinuer que la pratique et l’organisation du grand commandement, que l’ordre et la règle nécessaires dans l’armée nationale pourraient bien être incompatibles avec l’esprit des institutions républicaines… — Elles ne font pas de politique, ces coteries ? Je dis qu’elles font toutes les politiques, ex-