Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/45

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fourniront à l’avenir presque tous nos instituteurs. Il me semble qu’il serait bien simple, pour élever le niveau des examens d’entrée, de porter de seize à dix-sept ans la limite minimum de l’entrée à l’école normale primaire.

De plus, il y a un moyen qui s’offre naturellement à nous, et auquel la direction de l’enseignement primaire et celle de l’enseignement supérieur ont pensé : c’est de ne pas laisser l’enseignement primaire isolé dans une sorte de particularisme étroit qui pourrait le condamner à une longue médiocrité ; c’est de faire concourir toutes les forces de l’enseignement secondaire et de l’enseignement supérieur à ce qu’on peut appeler l’éducation de l’enseignement primaire. Oui, lorsque dans ces écoles normales primaires vous aurez donné aux futurs instituteurs, avec l’enseignement courant, souvent excellent, qu’ils reçoivent aujourd’hui de leurs maîtres, un enseignement plus élevé, plus libre, plus nourri d’idées générales que pourront leur apporter quelques-uns de nos maîtres des lycées ; lorsque, pendant que les instituteurs seront au régiment, durant les trois années qu’aux termes de la loi nouvelle ils doivent passer sous les drapeaux, — lorsque vous les aurez groupés dans quelques centres universitaires, vous pourrez parfois leur donner un enseignement supérieur à celui qu’ils ont reçu. Lorsque vous inviterez les maîtres de vos lycées, de vos facultés, qui fournissent