Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/44

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Qu’est-ce qui manque, messieurs, à la réalisation de toutes ces vues ? Est-ce que ce sont les programmes de l’enseignement primaire ? Non, messieurs, et je ne crains pas de le dire, au risque de blesser — et ils ne pourraient en être blessés que s’ils se méprenaient sur le fond de ma pensée — quelques-uns des innombrables maîtres dévoués qui concourent en ce moment à l’enseignement primaire : le mal n’est pas dans l’insuffisance des programmes ; il est dans l’insuffisance actuelle d’une partie du personnel qui est chargé de les appliquer.

Messieurs, je ne fais pas un reproche aux membres de ce personnel ; ils sont à peine supérieurs à ceux qu’ils ont remplacés, c’est le seul reproche que je leur adresse. Ce n’est pas leur faute, ce n’est pas non plus la faute de la direction et de l’Université. Il a fallu suffire rapidement à des besoins nombreux qui se sont subitement développés. Les exigences que l’on a montrées au début ont pu n’être pas suffisantes ; mais aujourd’hui que la plupart des écoles sont créées et pourvues, aujourd’hui qu’il y a affluence et surabondance de candidats, vous pouvez élever vos exigences pour les nouveaux maîtres qui entrent dans l’enseignement et qui, grâce à leur supériorité, élèveront peu à peu le niveau de l’ensemble.

Vous pourrez, en premier lieu, être plus sévères pour le recrutement des écoles normales primaires, qui nous