Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/453

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mène, et c’est notre devoir de le dire et de le redire, contre tous les engouements, contre tous les aveuglements. Oh ! nous n’empêcherons rien, et les foules se précipiteront, et se livreront. Mais quand ce torrent sera passé, il n’y aura plus en France qu’un parti républicain et français : le parti socialiste.


La « Petite République » du 4 octobre 1896

Pour qu’une fête soit vraiment belle, il ne suffit point de prodiguer les drapeaux, de marquer royalement le linge présidentiel et de dorer les carrosses : il faut que ce soit autour d’une haute idée commune que tout un peuple soit groupé. Quelle est donc l’idée qui dominera les fêtes franco-russes ?

Est-ce une idée de revanche ? Le peuple se dit-il que par l’entente des forces françaises et des forces russes l’immanente justice va s’accomplir enfin ? Se dit-il que bientôt l’acte odieux de violence commis contre tout un peuple par le militarisme allemand sera réparé, et que le drapeau de la France républicaine flottera sur Strasbourg et sur Metz ? — Si le peuple de Paris, si le peuple de France avait fait ce rêve, il serait exposé à un cruel réveil ; car l’autocrate russe, frère des autres souverains d’Europe, ne peut pas coopérer, il ne peut même pas consentir à une guerre de réparation nationale