Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/522

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et par elle en Orient. (Applaudissements à l’extréme gauche.)

Tout à l’heure, M. le président du conseil disait : « L’heure n’est plus aux chimères des nationalités et la France a assez souffert de la politique des nationalités pour ne pas aller tenter de nouveau en Orient quelque aventure de cet ordre. »

M. le Président du Conseil

Je n’ai pas dit cela de cette façon.

M. Jaurès

Monsieur le président du conseil, permettez-moi de vous dire que lorsqu’on vous demande de ne pas aller écraser en Grèce et en Crète une nationalité qui a le droit de s’affirmer, on ne vous demande pas de vous jeter dans une aventure.

Et, après tout, vous qui vous réclamez toujours contre nous des souvenirs de la Révolution française, vous n’avez pas le droit d’oublier que c’est la Révolution française qui, il y a un siècle, a suscité partout, parmi les peuples, ces mouvements d’indépendance qui se sont traduits par l’affirmation des nationalités (Applaudissements à l’extrême gauche), et ce qui nous a perdus, ce qui nous a diminués, quoi qu’il ait pu être dit à cette tribune, — et c’étaient des paroles