Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/524

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que c’est vous qui suscitez le péril de guerre. J’ai démontré que, sans quitter le concert européen, vous pouviez lui imprimer, en restant fidèles aux traditions de la France, une autre direction. J’ai montré même que vous auriez pu, avec plus de confiance dans la vertu républicaine de la France, obtenir de votre alliée russe une autre politique.

Vous ne l’avez pas voulu ; vous avez acculé ce pays, depuis trois ans, par vos fautes, par une longue tolérance des crimes du Sultan, à une politique de réaction et de violence qui sera une politique de guerre et d’humiliation. Vous seuls en porterez la responsabilité. (Vifs applaudissements à l’extrême gauche et sur divers bancs à gauche. — Exclamations au centre.)[1]

  1. Quoique M. Hanotaux ait obtenu de la Chambre, dans les affaires crétoises, l’approbation de sa politique, il n’a pu la suivre jusqu’au bout, car il a senti la résistance de l’opinion à la résistance d’une partie du Parlement.
    (Jean Jaurès. — La Lanterne du dimanche 2 mai 1897)