Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/558

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

a excellemment reconnu les nôtres ; il a montré comment notre diplomatie avait laissé échapper des occasions fréquentes de régler, par de modestes compromis, la question d’Égypte, et comment ensuite elle se vengeait de sa propre faiblesse par la mauvaise humeur et la bouderie ; il a précisé les solutions pacifiques qui pouvaient intervenir, et surtout il a invité la Chambre, le pays tout entier, à adopter une politique plus large, plus amicale envers l’Angleterre.

S’il y a des fous qui rêvent encore d’organiser contre l’Angleterre je ne sais quelle coalition continentale, où nous jouerions un rôle détestable et humilié, il est sûr dès maintenant qu’ils ne seront pas suivis. Ce qui domine toute la séance, c’est que tous les orateurs, M. Cochin comme M. Ribot, M. d’Estournelles comme M. Delcassé, ont proclamé qu’entre l’Angleterre et nous il n’y avait aucune question qui ne puisse être amicalement résolue. Les nationalistes n’ont pas osé porter à la tribune leur politique si odieusement et si sottement provocatrice. M. de Mahy soulageait bien son âme bilieuse par quelques interruptions, mais la politique « anti-anglaise » de quelques coloniaux enragés et de quelques nationalistes sans vergogne est restée attachée à son banc. Les nationalistes diront-ils qu’ils ont gardé le silence pour ne pas créer le moindre risque de conflit ? À la bonne heure, et nous nous réjouissons trop de tout ce qui confirme la paix pour