Page:Jaurès - Action socialiste I.djvu/570

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d’universelle paix et d’universelle justice s’assure et s’étende et renouvelle la vie. Mais ce que nous savons, c’est que là seulement il y a une espérance et une idée : c’est que le monde périrait d’une effroyable langueur morale si la grande lumière socialiste ne se levait sur lui. Il n’y a rien de commun entre ces réunions internationales du prolétariat et les congrès internationaux que tiennent les diplomates, les industriels, les techniciens, les savants même. Dans les autres congrès, les hommes ne donnent qu’une partie d’eux-mêmes ; ils ne mettent en commun qu’une parcelle de leur pensée ; ils réservent toujours l’arrière-fond des rivalités nationales et des antagonismes capitalistes. Dans les réunions internationales du prolétariat socialiste, les hommes engagent toute leur conscience ; ils vivent déjà, par une sorte d’anticipation passionnée, dans l’humanité future, dans la grande patrie commune du travail affranchi. Et de la hauteur où ils se rencontrent avec des frères de toute race, l’horizon humain est déjà pour eux lumineux et ample, comme pour tous les hommes il le sera demain.