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HISTOIRE SOCIALISTE

tude, il en résulte la perte réelle des grains qui tombent sur la terre et qui sont perdus pour tous les habitants de tout le royaume, et les fermiers n’imaginent ce moyen de faire faucher que pour avoir des pailles qu’ils vendent fort cher à Paris et ôter par là une plus grande consommation de chaume aux habitants. »

Autographe de l’abbé Maury
(D’après un document des Archives Nationales.)


Je lis, pour la paroisse de Villeron « que les pauvres sont privés du glanage du blé qu’ils ne produisent pas. Ils sont privés du chaume que les blés produisaient : et le chaume fait le chauffage. Ils sont enfin privés de la pâture que M. l’archevêque d’Aix se réserve après la dernière coupe faite : ce sont pertes sur pertes. »

Je lis dans une autre « que les fermiers ne devraient être autorisés à coucher en herbe (à mettre en prairies) qu’un sixième de leur terre pour que les pauvres habitants ne perdent pas le moyen de glaner ». Ainsi il est visible qu’il y a lutte dans les campagnes mêmes et jusque dans le Tiers État rural entre la force propriétaire et l’antique droit des pauvres.