serait faite même à ses préjugés. La guerre est à peine déclarée depuis six mois, et il est conduit à approuver le système de Cambon.
« Le discours de Cambon, écrit-il le 16 décembre dans la Chronique de
Paris, étincelait de grandes vérités que la familiarité de son style rendait
encore plus piquantes, l’énergique et noble simplicité de son débit ont
obtenu des applaudissements universels. On croirait entendre le génie de la
liberté et de l’égalité menaçant de leur destruction prochaine toutes les branches, tous les degrés de la tyrannie. »
Oui, mais Condorcet avait espéré d’abord que ces branches sécheraient et tomberaient d’elles-mêmes, et qu’il ne serait pas besoin de la hache de la France conquérante pour les retrancher. Brissot caractérise par une expression vaste le plan de Cambon :
« Au nom du Comité diplomatique, de la guerre et des finances, Cambon fait un rapport sur la conduite que doivent tenir nos généraux à l’égard des peuples dont le territoire est occupé par les armées de la République, et il propose ensuite un projet de décret qu’on peut regarder (c’est Brissot qui