leur suggère leur jugement erroné. Essayer de leur enlever des mains cette
libre disposition, à la période de leur décès, serait une tentative manquée
et pernicieuse. Si nous les empêchons de donner sous la forme ouverte et explicite d’un legs, nous ne les empêcherons pas de transférer leurs biens
avant leur mort, et nous ouvrons la porte à des vexations et à des litiges
perpétuels. La plupart des personnes sont naturellement inclinées à donner leurs biens, après décès, à leurs enfants ; lorsque donc elles n’ont pas exprimé
leurs sentiments à cet égard, il est raisonnable de présumer ce qu’elles auraient fait, et lorsque la communauté dispose ainsi (au profit des enfants)
de la propriété, c’est l’intervention la plus douce et la plus justifiable. Et
lorsque le testateur a exprimé une partialité capricieuse, cette injustice doit,
le plus souvent, être protégée, car on ne pourrait l’empêcher sans s’exposer
à des injustices plus grandes. »
Godwin se borne donc à demander que les privilèges d’ordre féodal et aristocratique, qui aggravent le privilège de propriété, soient supprimés.