Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/345

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défense générale, mais c’est sous l’influence et par l’action de la Montagne, malgré l’opposition de Buzot, de Birotteau, de Dufriche-Valazé, de presque tous les Girondins, qu’est constitué, le 6 avril, le Comité de salut public, formé de neuf membres et délibérant en secret. Ce sont les Montagnards qui donnent à la Révolution menacée l’organe de décision et d’exécution rapide sans lequel elle périssait. C’est sous l’action de la Montagne que la Convention, passant de la théorie à la pratique, décrète en mai l’emprunt forcé et progressif sur les riches, allégeant ainsi le crédit des assignats et sauvant de la débâcle les finances révolutionnaires.

Mort du général Dampierre
(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


C’est sous l’action de la Montagne et malgré la Gironde que la Convention avait assuré du pain au peuple en décrétant, le 3 et le 4 mai, le maximum des grains. C’est la Commune, alliée de la Montagne, qui avait organisé les forces parisiennes qui allaient en Vendée combattre la contre-révolution. C’est la Montagne unie à la Commune qui pressait le recrutement. Et, au contraire, les classes moyennes qui formaient la clientèle politique de la Gironde, commençaient à résister au recrutement révolutionnaire. Les commis de magasin, à Paris comme à Lyon, manifestaient des tendances rétrogrades : des bandes bourgeoises parcouraient les Champs-