des sections. Mais j’avais conclu hâtivement du compte rendu de la séance de la Commune du 10 avril que la section des Gravilliers, après avoir d’abord négligé d’envoyer ses procès-verbaux, après avoir marqué par une assez longue abstention son mécontentement ou son dédain, s’était enfin décidée, entre le 19 mars et le 10 avril, à remplacer ses délégués au Conseil de la Commune. Voici le compte rendu de la séance du 10 avril dans le Moniteur :
« L’adresse présentée à la Convention pour en obtenir un décret qui fixe le terme fatal des élections ayant été renvoyée au Comité de législation, le Conseil a arrêté que la Convention serait invitée à fixer l’époque précise du remplacement des citoyens qui ont été rejetés par la majorité des sections, et que faute de se conformer à ce décret, les sections seront convoquées pour procéder à ce remplacement dans les sections des Gardes-Françaises, de Popincourt, du Panthéon-Français et de l’Observatoire, qui seules n’ont pas voulu remplacer les citoyens nommés par elles et rejetés par la majorité. »
Il semble bien résulter de ce texte que la section des Gravilliers s’était mise en règle. La Chronique de Paris nous donne le texte même de l’arrêté pris le 10 avril par le Conseil général de la Commune :
« Le Conseil général considérant que les difficultés interminables qui se sont élevées pour l’élection des notables dans quelques sections portent le plus grand préjudice à la chose publique, qu’aucune loi ne prononce de dispositions pénales contre les sections qui refusent de remplacer les membres qui ont été rejetés par la majorité des sections ; que la réorganisation municipale doit être immédiate, et qu’aucune autorité intermédiaire ne peut suppléer le peuple dans les nominations qui lui sont réservées par la loi, arrête que la Convention sera priée de fixer l’époque précise du remplacement des citoyens qui ont été rejetés par les sections, et que faute de se conformer à ce décret, les sections seront convoquées pour procéder audit remplacement dans les sections des Gardes-Françaises, de Popincourt, du Panthéon-Français et de l’Observatoire, qui seules n’ont pas voulu remplacer les citoyens nommés par elles, et rejetés par la majorité ; arrête en outre qu’une députation se transportera à l’instant même au Comité de législation, pour lui faire part du présent arrêté. »
Encore une fois, si la section des Gravilliers ne s’est pas conformée à la loi, si elle n’a pas remplacé Jacques Roux et les autres, rejetés par le scrutin épuratoire des sections, comment se fait-il qu’elle ne soit pas mentionnée avec les quatre sections qui doivent être convoquées à cet effet ? Comment se fait-il que le Conseil général précise que ces quatre sont les seules qui ne se sont pas conformées à la loi ? Et si Jacques Roux a été remplacé avant le 10 avril, comment prend-il part, le 19 avril, comme délégué des Gravilliers, à la délibération du Conseil général de la Commune ? J’avoue qu’avec les éléments dont nous disposons, je ne parviens pas à résoudre la difficulté. Peut-