Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/544

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avec mes frères dans l’union républicaine ; enfin je jure de remplir avec fidélité et courage les missions particulières dont je pourrai être chargé. »

C’est aux cris unanimes de : Vive la République ! que le Conseil annulé se retire. Et le nouveau Conseil, Conseil général provisoire, se constitue un moment sous la présidence de Dobsent, continuant dans leurs fonctions le secrétaire greffier et les deux secrétaires greffiers adjoints.

Mais le plan des révolutionnaires de l’Évêché n’était pas de se substituer à la Commune : il était de l’investir à nouveau, au nom du peuple soulevé ; par là, il la déliait de toutes les entraves de légalité, et il lui donnait un caractère ouvertement révolutionnaire, sans perdre le bénéfice de l’autorité acquise par elle, de sa vaste et solide popularité.

Aussi le Conseil provisoire « arrête qu’il sera envoyé, à l’instant, une députation au maire, au procureur de la Commune, au corps municipal et à tous les membres composant la municipalité, pour les inviter à se rendre dans son sein : ce qui est effectué à l’instant.

« Le président déclare, au nom du peuple souverain, que le maire, le vice-président, le procureur de la Commune et ses substituts, et le Conseil général de la Commune sont réintégrés dans leurs fonctions par le peuple souverain qui leur témoigne sa satisfaction de leur sollicitude constante et vraiment patriotique pour la chose publique.

« Le Conseil réintégré prête le serment civique aux acclamations de tous les citoyens des comités révolutionnaires des quarante-huit sections et des citoyens des tribunes. À partir de ce moment, le Conseil général de la Commune porte le titre de Conseil général révolutionnaire. »

En même temps, et par une opération analogue, l’Évêché cassait et réinvestissait les autorités du département. Il avait envoyé au département un délégué portant les trois arrêtés suivants :

« Paris, le 31 mai 1793 : L’an II de la République française (on continuait encore à compter à partir du 1er janvier, et les derniers mois de l’année 1792 formaient l’an I de la République), au nom du peuple souverain, au Directoire et au Conseil général du département de Paris.

« Les membres composant le Directoire et le Conseil général du département sont suspendus.

« Varlet, président provisoire ; Fournerot, secrétaire. »

« Paris, le 31 mai 1793, l’an II de la République.

« Le Comité, délibérant en vertu des pouvoirs qui lui ont été délégués par les commissaires des sections réunis à l’Évêché, a arrêté que le citoyen Wendling sera chargé de se rendre au département, à l’effet de suspendre le Conseil du département et le Directoire.

« Fait et arrêté au Comité,

« Varlet, président provisoire ; Fournerot, secrétaire

Et enfin : « Paris, le 31 mai 1793 :