Page:Jaurès - Histoire socialiste, IV.djvu/65

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semblait dominer tous les partis et se confondre avec l’intérêt le plus haut de la patrie et de l’humanité. Ah ! quel dramatique combat oratoire et politique entre Robespierre et lui ! Jamais leur génie, leur tempérament, leur méthode ne s’opposèrent plus fortement. Jamais aussi, comme si chacun d’eux avait voulu s’égaler à la grandeur des événements et faire honneur à son parti de toute la puissance de son esprit et de sa parole, jamais ils ne furent plus éloquents.

La Coalition
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Robespierre, dans son discours du 28 décembre, porta à la thèse de l’appel au peuple des coups formidables. Il démontra, par une analyse décisive et où l’âpreté de l’invective était, pour ainsi dire, l’amertume mêlée de la raison et de la haine, quel péril mortel cette procédure ferait courir à la Révolution. C’était « un moyen de ramener au despotisme par l’anarchie ». C’était