Page:Jaurès - Histoire socialiste, V.djvu/421

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lui était dévoué ». Ainsi, avant les élections de l’an V, dès l’an IV, dit Savary ailleurs (p. 42), Bonaparte songeait à arriver au pouvoir et, quoique incapable de bien remplir une pareille mission, Augereau ne saurait être rendu responsable d’un échec que les élections trop royalistes auraient, de toute façon, imposé. Malgré les avances de Bonaparte avant son départ pour l’Italie, les royalistes, en effet, dans leur ensemble, lui gardaient encore trop rancune

Promenade du boulevard Italien.
(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


du 13 vendémiaire pour se confier à lui. Par leurs attaques, ils contribuèrent à retourner tout à fait contre eux un homme qui, d’ailleurs, tout disposé qu’il fut à se servir d’eux, n’aurait jamais consenti à se borner à les servir.

Par exemple, les Actes des apôtres et des martyrs du 10 pluviôse an V (29 janvier 1797) dénigraient celui qu’ils appelaient toujours « Buonaparte » ; le 17 pluviôse (5 février), ils disaient (p. 148) : « Les succès de Buonaparte enivrent les troupes qui font toute sa gloire, au point que des soldats disent publiquement : il sera notre roi » ; le 8 ventôse (26 février), ils revenaient à la charge. Au même moment, à la cérémonie de la remise des soixante dra-