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tique cité plus haut ; en 1792, un Discours de Pierre Dolivier, curé de Mauchamps, à ses paroissiens pour leur annoncer son mariage, prononcé le dimanche 21 octobre l’an Ier de la République, à l’issue des vêpres.

Le 12 novembre de cette dernière année, étant toujours curé de Mauchamps, il se mariait dans cette localité avec Marie Chausson née, le 19 janvier 1766, à Saint-Alban-du-Rhône (Isère), et, dit l’acte de mariage, « demeurant depuis deux ans avec » lui. Trois des témoins étaient des curés. Dans le même acte, « les deux présents époux ont déclaré qu’ils avaient un fils nommé Pierre Camille, né à Paris, le 5 février de la présente année, sur la paroisse Saint-André-des-Arts et baptisé sous leurs noms dans l’église de ladite paroisse, parrain Pierre Gibergues, prêtre, député à l’Assemblée nationale du département du Puy-de-Dôme, marraine Angélique Victoire Daubigny ». C’est évidemment de lui qu’il est question dans La société des Jacobins, d’Aulard (t. IV, p. 503, note). Jaurès a parlé de lui à propos d’une pétition dont il fut l’auteur, contre Simoneau, maire d’Étampes, et que Robespierre reproduisit dans son journal (Histoire socialiste, t. II, p. 1098-1102), et à propos de son ouvrage Essai sur la justice primitive paru en 1793 (Idem, t. IV, p. 1646-1658). Une Adresse au comité de sûreté générale parue en 1793, avant l’Essai précédent, et la brochure de l’an VIII mentionnée plus haut complètent la série de ses écrits à la Bibliothèque nationale ; il est vrai cependant que le Catalogue de l’Histoire de France (Table des auteurs, p. 583, col. 1), inscrit encore sous son nom trois autres brochures et un journal publiés après le 9 thermidor, dirigés contre les Jacobins et signés « Olivier » ; c’est là une attribution manifestement erronée.

Son Adresse au comité de sûreté générale concernait son oncle, « le citoyen Meyrand, curé de Meilleray, département de la Sarthe », arrêté, victime de Delahaye de Launay, ancien Constituant et futur membre des Cinq-Cents. Dans sa séance du 7 septembre 1793, le comité de sûreté générale (Archives nationales, AF ii* 286) ordonnait la mise en liberté de Meyrand, « sous le cautionnement de D’Olivier, curé de Mauchamps ». Quatre jours après, dans la séance du 11 septembre (Idem), était pris l’arrêté suivant signé Lavicomterie, Alquier et Garnier : « Le comité arrête qu’il sera écrit au ministre de l’intérieur relativement au citoyen D’Olivier, curé de Mauchamps, qui est marié depuis peu de temps et a été chargé par le comité d’une mission patriotique dans le département de la Sarthe. Le comité invite en conséquence le ministre de l’intérieur à fixer les indemnités du citoyen D’Olivier et à lui accorder les avances dont il a besoin. Ce citoyen qui n’est employé que sur la certitude de son patriotisme et de ses principes, paraît devoir obtenir le même traitement que celui fixé par [pour] les commissaires du pouvoir exécutif ».

Le 24 floréal an IV (13 mai 1796), son nom ayant été trouvé dans les papiers de Babeuf (chap. xiii) orthographié « D’Olivier de Beauchamps », un