effet, des mesures de ce genre, même justifiées matériellement mais indécentes pendant certaines crises, sont toujours impolitiques prises à part et ne devraient découler que d’une réforme générale dans laquelle tous les petits traitements auraient d’abord trouvé leur compte.
On voyait les traiteurs, les pâtissiers « mieux fournis que jamais » (rapport de police du 12 germinal-1er avril), le gaspillage des farines organisé, peut-on dire, comme si on avait voulu en préparer la disette ; d’après
Robert Lindet, « au lieu de seize à seize cent cinquante sacs qui auraient été plus que suffisants pour la consommation de Paris, les distributions ont été portées au delà de 2 000 sacs » de 159 kilos (Montier, Robert Lindet, p. 406). Des magasins regorgeaient de primeurs, l’étalage au concert Feydeau des diamants et des parures éclipsait les souvenirs de l’ancienne cour (recueil d’Aulard, t. Ier, p. 492). Dans la classe ouvrière, pour avoir chance d’obtenir sa ration de pain, il fallait passer la nuit à faire queue devant la porte des boulangers -, ceux-ci, par suite de l’incurie, tout au moins, de l’agence chargée