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Page:Jaurès - Histoire socialiste, VI.djvu/167

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pouvait lui plaire, c’est de lui que tout pouvoir devait émaner et, dans « sa » république, ce dernier vestige d’un temps de liberté ne pouvait subsister. Le Tribunat manifesta de tels sentiments à l’égard de la loi qu’il fallut la retirer… pour quelques jours. Elle revint avec des modifications secondaires

Arrestation de Georges Cadoudal.
(D’après un document de la Bibliothèque Nationale.)


et, malgré Benjamin Constant et Granilh, elle passa. Granilh s’effraya que la loi nouvelle, au mépris de la liberté individuelle, admît la possibilité d’une détention préventive de deux à trois mois, et il déclara que l’exécutif abusait de la Constitution et tendait à écraser tous les pouvoirs. C’étaient là des mots qui, sans doute, réveillaient dans l’âme des tribuns bien des sentiments