Page:Jaurès - Histoire socialiste, VI.djvu/392

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appartenaient. Tous ces pays formaient 42 départements. C’étaient, au Nord : la Sarre (Trèves), le Mont-Tonnerre (Mayence), le Rhin-et-Moselle (Coblentz), la Roer (Aix-la-Chapelle), les Forêts (Luxembourg), Sambre-et-Meuse (Namur), l’Ourche (Liège), la Meuse-Inférieure (Maestricht), Jemmapes (Mons), la Lys (Bruges), l’Escaut (Gand), Le Dyle (Bruxelles), les Deux-Nèthes (Anvers), les Bouches-de-l’Escaut (Middelbourg), les Bouches-du-Rhin (Bois-le-Duc), les Bouches-de-la-Meuse (La Haye), le Zuiderzee (Amsterdam), l’Yssel-Supérieure (Arnheim), les Bouches-de-l’Yssel (Zwolle), le Frise (Leeuwarden), l’Ems-Occidentale (Groningue), l’Ems-Orientale (Aurich), La Lippe (Munster), l’Ems-Supérieure (Osnabruck), les Bouches-du-Weser (Brême), les Bouches-de-l’Elbe (Hambourg). À l’est et au midi : le Léman (Genève), le Simplon (Sion), la Doire (Suse), la Sesia (Verceil), le Pô (Turin), Marengo (Alexandrie), le Stura (Coni), Montenotte (Savone), Gênes (Gênes), les Apennins (Chiavari), le Taro (Parme), l’Arno (Florence), la Méditerranée (Livourne), l’Ombronne (Sienne), Trasimène (Spolète), Rome (Rome).

Ce n’est pas tout : l’Italie, bien que formant de nom un État séparé, avait pour roi Napoléon, pour vice-roi Eugène de Beauharnais qui résidait à Milan. Ce royaume comprenait 24 départements.

Nommons maintenant les États où régnaient des parents ou alliés à l’empereur : l’Espagne, où régnait son frère Joseph ; Naples, qui appartenait à son beau-frère Murat ; Lucques et Piombino, à sa sœur Elisa ; Guastalla, à son autre sœur Pauline Borghèse.

La République helvétique était soumise à la médiation de l’empereur. La Confédération du Rhin, placée sous son protectorat et dont le grand-duc de Francfort était le président sous le titre de prince Primat, comprenait vingt et un États, parmi lesquels quatre royaumes : la Westphalie, par la Hesse-Cassel et une partie du Hanovre, avec Cassel pour capitale, appartenant à Jérôme Bonaparte, le plus jeune des frères de Napoléon : la Bavière, formée de la Haute-Autriche et du Tyrol ; le Wurtemberg, augmenté des possessions autrichiennes de la Souabe ; le royaume de Saxe dont le souverain avait reçu le grand-duché de Varsovie formé des possessions enlevées à la Prusse en Pologne auxquelles on avait ajouté une partie de la Galicie après le traité de Vienne. La Confédération du Rhin comprenait encore le grand-duché de Bade, le grand-duché de Berg et de Clèves, le grand-duché de Hesse-Darmstadt, le grand-duché de Wurtzbourg, etc., etc…

Parmi les États dépendant de Napoléon, citons encore la ville libre de Dantzig, à l’embouchure de la Vistule. Le Danemark depuis 1807, la Suède depuis 1810, étaient au nombre des alliés de l’empereur.

Jetez, je vous prie, les yeux sur une carte d’Europe : vous resterez stupéfaits de l’invraisemblable étendue d’un pareil empire que rien, semblait-il, ne devait pouvoir ébranler.

Mais la puissance impériale était sourdement minée par la surexcitation